Les quatre clés du Zen

Voici quatre archétypes, dont le premier dira qu’il faut se libérer des archétypes :

1. Ne pas avoir besoin des autres, c’est-à-dire se sentir complet et heureux dans la plus grande solitude.

2. Etre libéré des désirs.

3. Etre indifférent du regard des autres.

4. Se sentir libre et aller dans une direction en toute confiance.

Ces concepts se retrouvent dans le poème de Lu You, qui décrit la philosophie personnelle du fondateur du Zen :

Les autres sont révoltés, je reste immobile !
Saisi par les désirs, je me tiens juste droit !
Face au conseil des sages je me tiens tranquille !
En fait je ne bouge que sur ma propre voie !


Le Zen est une tradition sans concept et il est donc normal que le premier archétype propose de se libérer des archétypes.

Le second n’est pas très vendeur, car il propose de ne plus satisfaire ses désirs de façon systématique. On sait que les gens achètent plus facilement ce dont ils ont envie, plutôt que ce dont ils ont besoin.
Le troisième, c’est la cerise sur le gâteau, car si c’est parfois facile de ne pas écouter les donneurs de leçons, nous sommes très souvent enclins à donner notre avis quand la roue du char est cassée. La plupart des gens savent où il faut passer quand la roue du char est brisée. En bref, la théorie c’est la capacité d’expliquer les choses et que ça ne fonctionne pas, tandis que la pratique c’est quand ça fonctionne et qu’on ne peut pas expliquer pourquoi.

Le quatrième archétype c’est la liberté. Le fait de voir sa route tracée n’empêche aucunement de sortir des sentiers battus, cela donne simplement de la confiance en soi et c’est vital.

1. Le premier archétype invite à se libérer des archétypes. C’est la voie du recueillement, de l’introspection sans appartenance à une religion. Cela demande que l’on renouvelle ses armes pour rencontrer l’imprévu, car il y aura des surprises. Quand on décide de changer ainsi de façon pragmatique ses paradigmes de vie, on est confronté à des épreuves de toutes sortes. Il faut donc le faire avec sincérité et développer l’aspect rituel et la reconnaissance, puis développer l’habitude de l’offrande, et de la confiance en une force de l’esprit.

Il est naturel de se joindre à d’autres, mais il faut apprendre à cibler ses relations, non pas dans le domaine du statut social, mais de la focalisation de l’esprit. Peu importe que l’on soit riche ou pauvre, ce qui compte c’est l’esprit d’optimisme. Il y a des riches qui se suicident et des pauvres qui sourient. Ceci est donc bien la preuve que nous devons plutôt nous occuper de notre manière de diriger notre attention, plutôt que de suivre nos désirs compulsifs et que l’esprit de gratitude est très important.
Cet exercice d’archétype sans archétype, c’est une manière de trouver sa place, dans la vie. La première phase de ce cheminement pourra peut-être triste à première vue, mais l’austérité a une raison d’être et ce n’est pas quelque chose qui doit perdurer, c’est juste une petite épreuve. L’effet final de ce premier degré, sera le fait d’ajuster sa position pour affirmer son destin. Cela donne une force pour régler un grand nombre de problèmes liés à l’héritage culturel et génétique de nos ascendants.

2. Le second archétype est très important, car il faut comprendre que les désirs ont tendance à épuiser l’énergie vitale. Le désir c’est le contraire de l’intention volontaire, il est involontaire et il permet au souffle vital de s’extraire du corps. Cela est nécessaire pour transmettre des choses et pour reproduire la vie, mais il faut apprendre à modérer le désir, pour l’équilibrer avec l’intention conscience d’agir et d’œuvrer. C’est le travail de l’artiste qui compose une œuvre. Il a un désir et il utilise sa volonté pour engendrer de la créativité. Trop de désirs vont empêcher la créativité, comme trop d’appétit va empêcher l’action.
Le désir peut survenir par un manque de reconnaissance et donc dans ce cas, il faut revenir au premier archétype et se libérer des archétypes comme les croyances religieuses et tous les symboles qui généralisent la vie humaine.

Cette étape demande à ce que l’on soit fidèle à soi-même, car c'est la couche la plus profonde de l'être personnel qui est ici visée, et elle seule est au-dessus de toute destinée extérieure.
Les désirs proviennent aussi de notre entourage. Le voisin, le frère, le rival. Le désir de posséder est humain, mais il est aussi normal que nous apprenions à lui résister pour trouver un bon équilibre. Il ne s’agit pas de ne jamais être dans une zone de confort, mais plutôt d’utiliser notre zone de confort pour développer de la gratitude pour ce que nous possédons déjà et d’accepter d’en sortir pour effectuer des changements.

Ce second archétype pourra être maîtrisé lorsqu’on l’aura mis en pratique de façon pragmatique, quotidienne et régulière, puis lorsqu’on commencera à l’enseigner en donnant simplement l’exemple.
Cette seconde étape est un grand pouvoir et elle est liée à la première. C’est avant tout dans la manière d’utiliser le langage que cela a un sens. En fait ces deux premiers archétypes représentent en quelque sorte le même schéma archétypal du premier des quatre accords toltèques de Don Miguel Ruiz : « La parole impeccable ». Le fait de cultiver une parole vraie, qui ne juge pas et qui donne la liberté totale à son interlocuteur, permet de trouver une énergie libératrice. Cela permet d’avoir une proximité avec l’autre, sans manipulation ou jeux de rôle malsain.

3. Voici le troisième archétype qui concerne le fait que nous jugeons tout le temps et que nous nous culpabilisons à cause du jugement des autres. Ce problème vient d’une fonction instinctive de survie. Nous devons apprendre à amoindrir cette façon de concevoir notre existence, car nous sommes censés avoir évolué. Il existe des rituels qui permettent cette libération, mais il faut être vigilant quant au choix que l’on fait, car les rituels proposés sont souvent trop généralistes et ils concernent plutôt une collectivité. C’est donc pour cela qu’il faut développer son propre culte. Les deux pictogrammes d’origine chinoise qui composent l’idéogramme Zen, peuvent être traduits par « Culte individuel ». Faire son propre rituel est donc important pour trouver son chemin véritable dans la vie. C’est ce qui permet de réfréner les instincts et ainsi se libérer du jugement et de la culpabilité.

Le plus important est de comprendre que tous ces concepts sont à appliquer avec la voie du juste milieu. Il est normal de porter assistance à des personnes, mais il faut aussi apprendre à se retirer quand c’est le bon moment. Dans toute relation, l’affinité véritable ne peut exister qu’entre deux êtres. Quand une troisième personne est présente, il y a en a toujours une qui doit, soit : faire le tampon, ou alors s’isoler. Cet un phénomène naturel et si l’on apprend à ne plus lutter pour tirer la nappe vers soi, on comprend mieux ce concept libérateur. Quand les choses se passent sans que l’on ait besoin de faire des efforts ou de crier pour les obtenir, l’énergie afflue naturellement.
La clé de ce troisième archétype est dans l’humilité. Si les sages me donnent la leçon, je me tiens immobile et si je donne des leçons, j’essaie de ne pas trop étaler ma confiture, car comme la culture, la confiture ne devrait pas être étalée au delà de sa quantité, sinon la tartine devient fade.
Ici encore, les paroles aimables seront toujours une meilleure solution que le fait de vouloir imposer son savoir à une audience. Il s’agit donc avant tout de s’armer contre l’agressivité des donneurs de leçons et d’en prendre acte en donnant l’exemple par un agissement plus courtois et modéré.

4. Nous voici au cœur du conflit de notre existence. Pourquoi sommes-nous venus ici ? Qu’avons-nous à faire dans ce monde ? Il est clair que pour tout pèlerin décidé à suivre une voie, il y aura toujours une obstruction en guise d’épreuve et c’est souvent cela qui nous décourage. Dans toute circonstance, il faut savoir faire des pauses, sinon on va s’épuiser. Reconsidérer le recommencement est le secret de cette étape. C’est la clé principale. Parfois nous devons accepter que nous ne puissions pas lutter contre le destin et il est bon de retourner en soi pour attendre, apprendre à accepter et se préparer à repartir. Il est bon de s’inspirer des anciennes traditions, mais cela demande une énorme vigilance quant aux risques de suivre des faux prophètes. Apprendre à se retirer et à éloigner la vulgarité est le sens principal de cet archétype qui est la clé vers la liberté.

Se libérer des archétypes, c’est aussi apprendre à se libérer de nos idées fixes, de nos concepts et des habitudes de l’esprit à vouloir conserver des expériences du passé. Nous pouvons nous nourrir de nos expériences de nos parents, surtout en ce qui concernent leurs luttes et ce qui les a rendu parfois même agressifs, non pas dans le sens de les imiter, mais plutôt dans le fait de minimiser ces épreuves et de passer par-dessus pour voir plus loin.
Voici donc un archétype qui n’en est pas un. La Voie personnelle vers la liberté, c’est un tourbillon d’expériences et de découverte. Bonne route !




Commentaires

  1. "...Le quatrième archétype c’est la liberté. Le fait de voir sa route tracée n’empêche aucunement de sortir des sentiers battus, cela donne simplement de la confiance en soi et c’est vital."
    Bonjour, peut-on considérer cet état de chose comme le libre arbitre ?
    Cordialement

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