Amour inconditionnel

Sans doute est-il l’une de ces personnes qui est capable de vivre de façon totalement indépendante. François vit avec sa fille unique, Marlène, qu’il élève du mieux qu’il peut. Sa mère est retournée vivre à New York, trop absorbée par ses affaires de coursière en immobilier et pas du tout maternelle. Le paternel a donc décidé d’endosser le double rôle de papa et maman au foyer pour élever sa fille. Un véritable papa poule qui donnerait sa vie pour sa fille chérie. Celle-ci le lui rend bien. C’est une fille facile qui a maintenant dix-huit ans et qui semble être parfaite, dans le sens qu’elle est belle, en bonne santé et plutôt portée vers les études. Elle est actuellement à l’université pour faire des études de droit. Son avenir semble tracé sur une route pas trop encombrée, du moins on l’espère. François est informaticien indépendant et cela lui donne beaucoup de souplesse dans sa gestion du temps. Il peut ainsi s’occuper de sa fille. Toutefois celle-ci arrive à l’âge adulte et il se pose des questions, quant à savoir ce qu’il va faire pour s’occuper par la suite. Il aime faire toutes sortes de sports, il a des copines, sans pour autant être vraiment en couple et cela le taraude, car il envisage quand même de refonder une nouvelle situation. Il n’a que quarante ans et il ne se sent pas trop vieux pour jeter l’éponge. En fait, c’est quelqu’un qui est très "famille" et il s’est retrouvé là, seul avec sa fille pendant plus de quinze ans. Il a des contacts avec sa propre famille, mais comme il a toujours été un personnage plutôt "bohème", il est toujours un peu à l’écart.

Marlène ne va pas déménager pour l’instant, mais François entrevoit quand même un certain avenir qui lui pend au nez et se dit qu’il faudra qu’il réorganise sa vie tôt ou tard. Parfois il ne dort pas à la maison, car il a une copine plus ou moins régulière. Il ne veut pas se mettre en ménage avec elle, car il sait que cela se passera mal avec Marlène et donc, il préfère ne pas s’engager. Ceci étant, son amie décide de rompre et évidement François doit accuser le coup, tout en continuant d’aimer sa chère fille qui se trouve presque comme un boulet da sa vie intime. Celle-ci le perçoit et le comprend bien. Ensemble, ils ont une telle affinité, qu’ils n’ont pas besoin de parler pour communiquer.
Un soir, avant d’aller se coucher, François contemple le coucher de soleil sur la montagne. Marlène s’approche de lui et lui prend la main. Elle sait qu’il est triste à cause de sa relation qui n’a pas fonctionné et elle lui propose de faire un exercice de visualisation pour l’aider à trouver une nouvelle situation.

- Regarde la montagne en fixant le centre, sans bouger, pendant trente secondes, dit-elle.

François fixe attentivement le centre de la montagne. Le soleil vient de se coucher. Marlène lui demande ensuite de fermer les yeux et d’observer ce qui se passe en vision intérieure. Il voit le reflet du coucher de soleil, puis l’image de la montagne qui a changé de couleur. La vison se brouille et se transforme. Soudain il voit une forme de cœur.

- Qu’est-ce que tu vois, demande Marlène ?

- Je vois un cœur, de couleur orange, melon ou comme un feu.

- Alors, continue à fixer ton regard au centre et si tu sens que les petits points lumineux se déplacent, tu peux les ramener vers le centre.

François aperçoit le phénomène des particules de lumière qui se déplace et il a maintenant l’impression que sa vue les agrandit comme un microscope. Marlène lui demande de se concentre sur une seule de ces particules lumineuses et de la laisser venir à sa vue, comme s’il avançait dans un tunnel. Maintenant il aperçoit une multitude de formes lumineuses, mais légèrement opaque. Cela ressemble à des œufs dans un carton ou à une photo des atomes. Maintenant il est persuadé qu’il voit des atomes. Chaque atome lui paraît comme être une personne à part entière. C’est une sensation très étrange. Il continue de zoomer et voit l’intérieur de l’un de ces atomes. C’est une sphère et il a l’impression qu’il entre à l’intérieur. Dès ce moment, c’est comme s’il avait passé par une porte et il se retrouve en train de flotter en apesanteur dans le cosmos.

Marlène semble être une jeune personne qui possède des capacités extra-sensorielles. Elle perçoit l’état de conscience de son père et lui propose de visualiser un endroit agréable en pleine nature.
François voit des pâturages, des rivières et la nature sauvage avec un éclat si parfait, qu’il a l’impression d’être au paradis. Il vole comme un oiseau dans ce rêve éveillé et n’aurait qu’une seule envie, c’est d’y rester pour l’éternité.
Marlène lui glisse d’une voix douce :

- Dès à présent, tu attires à toi la personne idéale.

Elle le laisse revenir à la réalité, puis l’embrasse sur la joue.

- Comment connais-tu cela, demande François ? Qui t’a appris, ça ? C’est incroyable, je n’ai jamais fait un tel voyage.

- Je ne sais pas, dit Marlène. J’ai toujours fait ce genre de choses, depuis toute petite.
François est plutôt retourné et troublé, mais il se sent bien. Il s’est toujours comporté comme un père avec son sens du devoir et là il découvre que sa fille peut lui apprendre des choses qu’il ignorait totalement.

Les semaines qui suivent se passent sans surprise. Marlène a suggéré à son père de répéter régulièrement la phrase qu’elle lui a soufflée pendant son trip.

- C’est le principe de la loi d’attraction, dit-elle, si tu répètes cette phrase, tu attires la personne idéale.

- Et ça tu l’as appris aussi par toi-même ?

- Non, c’est la psychologue de classe qui nous a appris ça.

Madame Dupuis est non seulement psychologue, elle aussi spécialiste en hypnose et en yoga nidra, qui consiste à faire des rêves éveillés, guidés par une personne. Ceci éveille forcément l’intérêt de François qui trouve le moyen d’inviter la prof à dîner. Celle-ci accepte et elle vient ce soir là avec sa fille Annie, une charmante fille de dix-neuf ans.

Légèrement troublé, François a préparé un petit repas pour ces trois nanas qui ont l’air de plutôt bien s’entendre. Il essaie de faire au mieux, en tachant de ne pas trop attirer l’attention sur lui, de rester le père de sa fille et de plaire à l’autre jeune demoiselle, car il doit se l’avouer, sa mère est tellement charmante, qu’il aurait tendance à devenir très bête en sa compagnie. Sa fille lui fait des clins d’œil accompagnés de sourires taquins et cela le met encore plus mal à l’aise. Il se demande si sa fille n’a finalement pas tout manigancé. Cette personne idéale qu’il est censé attirer, est-ce que ce ne serait pas plutôt sa fille qui l’aurait choisie pour lui ? Néanmoins, il en ressort agréablement troublé et même envouté par cette première rencontre, à tel point qu’il n’a pas été capable de parler de voyages guidés ou de ces choses qui semblaient l’intéresser. La soirée se termine en douceur, en politesse, avec des bisous d’au revoir qui semblent en dire plus.

- Tu m’as bien eu, là, dit François à sa fille !

- Pourquoi, tu crois que c’est moi qui ai attiré ma prof vers toi ?

- En tout cas on dirait bien.

- Mais pas du tout, mais par contre j’en suis ravie. C’est une très belle femme et elle vit seule avec sa fille.

- Oui, mais elle s’appelle Nicole et c’est notre nom de famille, je te le rappelle.

- Et alors où est le problème ?

- Eh bien imagin- toi à la mairie avec l’officier disant : « Nicole Dupuis, voulez-vous prendre le nom de Nicole Nicole ? »

- Pas si vite ! D’abord il ne s’est encore rien passé entre vous et rien ne prouve que Nicole veuille t’épouser un jour, et actuellement les hommes peuvent prendre le nom des femmes, donc du calme mon cher papa. !

- Oui, c’est vrai tu as raison, mais je dois avouer que ta prof…

- Oui, j’ai très bien vu et elle a aussi flashé sur toi, tu peux me croire sur parole.

Il ne se passe plus un jour, ni même un instant de la journée où François Nicole, ne peut s’empêcher à Nicole Dupuis. C’est trop con ça, cette histoire de nom. Il n’aurait surtout pas envie de changer de nom, d’autant plus que cela lui rappelle un de ses camarades d’école qui s’appelait François Dupuis. Il se voit mal en train de le croiser dans la rue et de devoir lui dire qu’il a changé de nom pour s’appeler comme lui. Tout ça parce que la belle Nicole a le même prénom que son nom de famille. Ils auraient pu y penser les ancêtres, tout de même. Un nom c’est un nom et un prénom c’est un prénom. Si on se met à tout mélanger, où va le monde ? Le pire c’est que François a connu une Nicole François et qu’ils ont pu rire ensemble de la situation dans laquelle ils se seraient retrouvés s’ils s’étaient mariés. Ils auraient dû choisir entre le fait qu’il prenne le nom de François François, ou qu’elle s’appelle Nicole Nicole. Bien entendu dans ce cas ils auraient gardé chacun leur nom et prénom, mais quand même, ce n’aurait pas été une affaire facile.

François a même connu un Daniel Dubois qui est sortit avec une Danielle Dubois. Cela ne s’est pas bien terminé, car tous deux étaient des leaders, mais c’est quand même une histoire assez incroyable. Enfin bref, toujours est-il que François est follement amoureux de Nicole et même si ces noms qui sont en même temps des prénoms, sont semble-t-il des problèmes pour l’assemblage de leur chair, il donnerait cher pour être auprès de sa chère qu’il n’est encore pas allé chercher. Il serait même prêt à s’appeler Glandu ou Ducon s’il le fallait, car cette femme lui a tapé dans l’œil, au point que sa rétine a été marqué au fer rouge.

Cette solitude qui tourmentait François depuis quinze ans, était quand même une période de paix, car maintenant il est agité par l’image de cette femme idéale. Il est trop impatient et il ne nourrit qu’une idée, c’est de…

Il essaie néanmoins de choisir la voie de la pureté et il s’interdit la moindre idée cochonne. Malheureusement c’est un mec et parfois il dérape dans ses fantasmes, mais son ange gardien le rattrape très vite et il se remet très vite sur les rails. D’ailleurs pour l’instant il ne s’est rien passé et il ne connaît rien des goûts intimes de cette femme. En tant qu’homme, il n’est pas du tout porté à la perversion et il préfère nettement faire l’amour plutôt que de forniquer.

L’occasion ne se fait pas attendre et le jour arrive ou François et Nicole s’accouple. Ce jour là, Marlène est chez une copine et il a le week-end pour lui et sa dulcinée. Il se trouve que Nicole est une femme extrêmement chaude, sans tabou et même parfois un peu hard. François est surpris par cette dame au look BCBG, qui au plumard, est une vraie bombe.

Bien que cela l’ait quelque peu troublé au départ, il prend acte et s’adapte très bien à sa partenaire qui en dehors du lit est une femme très gentille, très simple et aussi une mère adorable.
Les choses se passent tellement bien que le couple emménage ensemble. François se retrouve maintenant avec une concubine du genre couguar de quarante ans, sa très belle fille de dix-neuf ans et son encore plus magnifique belle-fille de vingt ans. C’est ainsi qu’il vit désormais, sur un petit nuage rosé et marchant à vingt centimètres du sol. Il n’a jamais été aussi bien. Sa belle fille est adorable avec lui et il n’y a aucun quiproquo. Au début il s’inquiétait de devoir partager son logement avec une jeune fille qui n’est pas la sienne et qui plus est, la fille de sa compagne. Ce genre de situation peut être parfois, voire souvent très problématique, mais là, apparemment c’est une situation modèle, une véritable perfection. Nicole est très mère poule et elle adopte Marlène comme sa propre mère. François a enfin l’impression d’avoir un rôle de père. Pour le peu de temps que les filles vont rester à la maison, il a l’impression qu’il va avoir enfin une vraie vie de famille, comme il en avait toujours rêvé.

Qui n’aimerait pas vivre en communauté, sans qu’il y ait de dispute, ou de conflit entre le bourreau, la victime et le sauveur ou d’autres schémas classiques de ces pathologies psychiques  qui nous pourrissent la vie ? Apparemment tous les êtres de ce petit clan, s’entendent à merveille. Cela devra changer puisque les filles vont certainement partir faire leur vie respective, mais en attendant, chacun goûte au plaisir d’être là et c’est tellement bon. François et Nicole on confiance en l’avenir de leur fille respective, mais ils sont tous deux prêts à faire de nombreux efforts pour que tout se passe bien. Peut-être que parfois ils en font un peu trop et on pourrait facilement les juger de parents bobos qui vont engendrer des manipulatrices en puissance. Il y aura toujours des mauvaises langues quoi qu’il arrive et s’il se trouve parfois que l’on se retrouve heureux, on aura toujours l’occasion de rencontrer des ces personnes qui ont forcément quelque chose à critiquer.

Ce soir là, François est seul devant la télé et il s’apprête à aller se coucher. Nicole est absente à cause du travail et les filles sont en train de faire un jeu sur Internet. Il décide d’aller dormir, car il est vraiment fatigué. Il va vers les filles pour leur souhaiter une bonne nuit, il ouvre la porte et les voit en train de s’embrasser langoureusement. Il est stoppé net par cette image et reste plusieurs secondes sans bouger. Il referme la porte tout doucement et il va dans sa chambre.

Bien entendu, il n’arrive évidement pas à s’endormir. Lui, le gentil François, honnête citoyen, se retrouve avec une fille et une belle fille qui apparemment ont l’air de mieux s’entendre encore mieux que lui et sa compagne. Comment n’avait-il rien remarqué ? Est-ce que Nicole était au courant. Il est plutôt mal, car il aurait imaginé un avenir différent pour sa fille qu’il chérissait tellement. Est-ce que c’était un coup monté par Marlène et que tout le monde était de mèche sauf lui ? Cela le met en colère. Comment peut-il être aussi naïf ? Sa vie semble subitement basculer du paradis à l’enfer.
Vers une heure du matin, Nicole revient de son job et François est toujours éveillé. Elle se glisse doucement dans le lit et lui fait un petit bisou pour ne pas le réveiller. Elle se retourne pour s’endormir. Elle n’arrive pas à dormir et elle perçoit que François est réveillé.

- Chéri, tu dors, demande-telle ?

- Euh, non.

- Est-ce que ça va ?

- Oui, oui, ça va.

- Comment ça, « oui oui » ça va ? D’habitude tu te retournes et tu viens m’embrasser, donc c’est que quelque chose ne va pas.

- Non, non pas du tout.

- Bien sûr que si. Je suis quand même psychologue de métier. Tu ne vas pas me la faire.

François est bloqué, il ne peut pas parler. Nicole l’a bien compris et comme elle est déjà au courant que sa fille et la sienne ont l’habitude de faire des galipettes, et cela ne l’a dérange pas du tout.

- Le monde évolue, dit Nicole. Nous devons vivre avec notre temps.

- De quoi tu parles, dit François d’un ton de très mauvais comédien.

Il se retourne et lui lance un regard digne d’un tigre prêt à sauter sur sa proie. Elle lui sourit, puis dit :
- Je sais que tu sais.

Un silence envahit la chambre. François se prépare à parler et Nicole lui laisse le temps en l’invitant du regard à s’exprimer.

- Je me sens trahi, dit-il. Non seulement je me paie l’air con – du genre le crétin qui n’avait rien remarqué, mais en plus ma propre fille s’est joué de moi pour me mettre dans cette situation. Si elle avait été correcte elle m’aurait parlé et c’est ça qui me déchire.

Il n’arrive plus à parler. Il sanglote et les larmes coulent sur ses joues. Il reprend son souffle, puis dit :
- Comment on va faire maintenant ?

Nicole lui essuie les joues, puis prend ses mains et dit :

- Ta fille ne t’a pas trahi. Tout cela est arrivé par le fruit du hasard.

- Bien sûr et moi je suis le pape Saint François, c’est ça ?

Nicole est obligée d’admettre que son chouchou est un peu rétro du genre assez démodé, mais elle préfère ne pas retourner le couteau dans la plaie. Elle essaie de l’apaiser avec un sourire et des caresses, mais lui, fait une tronche qui ressemble pour l’instant à une de ces statues de divinités japonaises avec ce regard prostré et il est aussi raide qu’un moine tibétain en train de méditer dans la neige. Il a l’air de souffrir comme un gars qui remonte sa braguette trop vite après avoir fait pipi et qui malheureusement – en plus de la douleur horrible que cela va lui faire éprouver – s’imagine déjà quand il devra expliquer son geste maladroit à une infirmière en arrivant aux urgences de l’hôpital.
Nicole essaie de lui parler, mais pour l’instant il se bloque. Il essaie de se dire que personne n’est parfait, mais que sa fille puisse lui faire ça, il n’arrive pas à accuser le coup. Il le faudra bien pourtant. Au fond, elle est tout ce qu’il a et disons que sa sexualité ne le regarde pas, mais quand même.
Nicole sait que sa fille est une très bonne personne et qu’elle ne chercherait jamais à faire du mal à son père, mais que ce genre de situation est trop délicat et elle n’a jamais pu lui en parler.

- Elle n’a rien prévu à l’avance, dit Nicole, et nous avons – chacun de nous- eu une chance de rencontrer l’autre sans qu’il y ait de manipulation ou quoi que ce soit du genre. J’ai très vite remarqué que Marlène et Annie étaient bien ensemble. Nous en avons parlé, mais nous avions compris que par rapport à toi, c’était beaucoup plus délicat d’aborder ce sujet un peu tabou et nous avons préféré attendre. Tu n’avais pas remarqué que Marlène n’avait jamais eu de petit ami, ou alors tu ne voulais pas le voir. Comment es-tu maintenant au courant, est-ce que Marlène est venue te parler ?

- Non je les ai surprises, mais elles ne m’ont pas vu.

- Ok, eh bien maintenant il faudra que nous puissions avoir une discussion tous ensemble, n’est-ce pas ?

- Laisse-moi un peu de temps.

Finalement, François finira par s’y faire et bien entendu Marlène emménage avec Annie. Cette situation va quand même augmenter le fossé entre François et les membres de sa propre famille qui l’ont toujours considéré comme quelqu’un d’assez différent.

Nicole ne prendra finalement pas le nom de François, ceci afin de ne pas augmenter la risée des "on-dit", mais elle épousera François qui ne prendra pas non plus le nom de famille Dupuis. À cause de son pote d’école et par fierté aussi. Ils garderont donc chacun leur nom et rebâtiront une nouvelle vie ensemble. François ne deviendra pas aussi hardi au sexe que sa partenaire, mais grâce à elle, il gardera une jeunesse de longues années durant.

Annie et Marlène formeront un très beau couple à faire baver de frustration tous les beaux mâles prétendants de l’environnement. Elles vivront heureuses et n’auront point d’enfant.

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